Qu’apporte l’inclusion dans les structures multi-accueil?
- Bénédicte Tricot
- 9 oct. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mai 2024

Définition de l’inclusion
Dans le milieu de la petite enfance on parle d’inclusion lorsqu’il s’agit d’accueillir un enfant porteur de handicap au sein d’une structure d’accueil.
Mais l’inclusion c’est aussi l’inclusion sociale. La possibilité d’ouvrir l’accueil aux personnes étrangères et aux autres cultures, d’accueillir la différence sous toutes ses formes.
Une belle idée qui soulève pourtant de nombreuses questions…Quel apport pour l’enfant accueilli? Quels freins dans les structures d’accueil? En quoi l’inclusion est elle un atout pour les autres enfants ?
Pourquoi est-ce si difficile lorsqu’il s’agit d’handicap?
Quelle légitimité pour les professionnelles accueillantes?
Souvent les professionnelles de la Petite enfance ne se sentent pas légitimes et ont peur de faire des impairs avec les enfants porteurs de handicap. Pour rassurer les professionnels, il est essentiel de rappeler que cet enfant est déjà suivi par des professionnels compétents. Leur rôle en tant qu’accueillante en crèche est non pas de lui faire acquérir de nouvelles capacités motrices ou langagières, mais de lui offrir un terrain d’exploration sécurisé tant par l’approche affective que environnementale.
Les nouvelles acquisitions et le suivi de son développement sont de l’ordre du secteur médicalisé : le CAMPS (centre d’action médico-sociale précoce) et les professionnels de la santé qui le composent.
Une surcharge de travail
La deuxième grande difficulté réside dans les besoins d’encadrement et d’aide parfois (souvent) plus importants par rapport aux autres enfants du même âge. Si les effectifs sont réduits au strict minimum, il sera compliqué voire frustrant pour les professionnels d’être très présents auprès de cet enfant. En effet, l’impression de donner beaucoup de temps et d’énergie au détriment des autres enfants peut devenir stressante pour le personnel accueillant.
Pourquoi est-ce si essentiel pour l’enfant porteur de handicap d’y être accueilli ?
L’enfant porteur de handicap confronté au milieu « ordinaire » sort de l’environnement spécifique dans lequel il est accompagné chaque jour. Un environnement rythmé par des soins, des spécialistes de tout bord et des apprentissages guidés.
La crèche lui permet de mettre en pratique librement les acquis qu’il a travaillé dans les milieux spécialisés. Cela l’aide à développer ses propres outils d’adaptation et sa capacité de socialisation.,
Il s’adapte aux enfants qui l’entourent. Il compense ce qu’il ne peut pas faire par d’autres forces qu’il se découvre (l’effet de son sourire, sa voix, etc…) et se valorise auprès d’un jeune public qui ne le juge pas et l’accepte tel qu’il est.
Il aura également une image vraie de lui, état indispensable pour s’accepter dans sa différence et construire sa confiance en lui. .
Prévenir la tolérance quelle qu’elle soit
La différence fait peur, sauf quand on la vit tous les jours et que l’on en comprend la richesse.
Intégrer des enfants porteurs de handicap, intégrer des enfants de couleurs de peau différentes, de langues ou de culture différentes, c’est aussi aider les autres enfants à apprécier ces différences. Cela développe leur capacité d’empathie et d’entraide dès leur plus jeune âge.
Il n’est pas rare de voir des tout-petits de 2 ans attendre un enfant qui a du mal à se mouvoir, ou nous appeler lorsqu’ils le sentent en difficulté.
Tout comme la motricité, le langage et la socialisation, la tolérance devient un apprentissage de tous les jours en structure d’accueil. Pourquoi attendre d’être grand pour découvrir l’Autre et ses différences ?
Auteur : Bénédicte Tricot
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